« Il faut avoir du chaos en soi pour enfanter une étoile qui danse »
Nietzsche, « Ainsi parlait Zarathoustra »
Dormir à la bonne étoile, être né sous une bonne étoile… ou pas. L’étoile de David, celle du Petit Prince, du shérif, du parti communiste, ou encore l’étoile du berger : une constellation d’étoiles poétiques, historiques, astronomiques, habitent les cieux de notre esprit.
L’homme face à son destin, maître de son destin ? Face à ses choix : liberté, hasards, fatalité ? Enraciné, déraciné, émigré, immigré : mouvements du monde. L’homme, contemplatif et acteur. Cette série met en scène un petit bout de personnage, un enfant certainement, face à la nature, ses interrogations, ses aspirations. Au sein d’un monde en perpétuel mouvement, il cherche à atteindre une certaine sérénité, un fragile équilibre, que les étoiles semblent pouvoir lui apporter, si on leur fait confiance.
Entre rêverie, douceur et philosophie, une ligne délicate s’échappe d’un univers tout en fusion. Moment d’apesanteur, en tension entre un ancrage bien terrestre et une invitation à s’élever vers les astres. Ces créations mêlant encre, crayon, quelquefois collage, sur papier et dans des formats variés, nous invitent à méditer sur l’homme et la nature, pour se poser, prendre le temps.
Cette série est le fruit de mes recherches en résidence artistique Chinoise (avril 2016), approfondies par la suite. Elle m’est particulièrement chère car elle retrace un chemin artistique et personnel assez intime tout en touchant à l’universel : le propre de l’art à mon sens.
Alors que je travaillais sur le paysage à l’encre chinoise – logique en Chine – je ne voyais pas ce que je pouvais apporter de plus sur ce thème tellement récurrent et tellement exploré. De nombreux voyages, et particulièrement celui au Népal effectué quelques mois avant la Chine, me poussent à réfléchir à la chance d’être né ici ou ailleurs… Naître sous une bonne étoile… ou pas. Ce symbole de l’étoile me poursuit, rappelé par l’étoile du parti communiste omniprésent en Chine. Je la dessine, en paquet, et son caractère graphique m’intéresse. Elle va tout doucement s’immiscer d’abord dans les portraits puis ces paysages à l’encre dont je ne savais que faire. Et tout prend un sens.
Le symbolisme se mêle au surréalisme et des ouvertures se créent dans mon esprit : un nouveau départ artistique s’offre à moi.
Ces dernières années, un beau mariage de l’esprit occidental et de l’Extrême-Orient anime mon travail qui convie à une promenade dans la toile au gré de son état d’esprit et de ses émotions. L’art asiatique est par nature une invitation au voyage du cœur et de l’esprit : le « I » et le « shen ». L’encre vous conduit dans le paysage de l’âme.
Sybille M, une artiste polymorphe… from Pitch News on Vimeo.
Balançoire :
Balancer, ballotter par les « événements » : notre lot quotidien.
Rêve d’un équilibre serein.
Enraciné et mobile : l’arbre aux racines noueuses est récurrent dans cette série. En rapport avec les mouvements migratoires d’ampleur que nous vivons.
Rêve d’un ancrage où l’homme est à sa place dans l’harmonie du monde.
Lune :
Romantisme à l’état pur : l’homme solitaire, pleine lune, lumière spectrale, clair-obscur…
Mais non… C’est une enfant. Ni rendez-vous galant, ni esprit torturé. Il se dégage de cette composition un émerveillement face à la beauté de cette nuit étoilée, calme et sereine. Un conversation silencieuse, une communion, non exsangue d’interrogation.
L’équilibriste :
Toujours « peser » le pour du contre, le bien du mal, le bon grain de l’ivraie, pour avancer… la vie ne tient qu’à un fil ? Marcher sur le fil du rasoir. Trouver l’équilibre, le JUSTE équilibre ou juste, l’équilibre.