La part animale 2022-23

Avant d’être de beaux esprits pensants, nous sommes des êtres vivants, tel que les animaux. Cette création artistique autour de l’homme et la bête, sans jugement de prédominance mais au contraire dans un jeu de miroir, s’est nourrie de la lecture d’un article de Georges Chapouthier* : Comment «sauver» l’être humain par l’animal ?* En s’appuyant sur les découvertes récentes concernant l’intelligence et le comportement des animaux, ce dernier suggère qu’il serait possible de rendre l’homme plus «humain» en réveillant en lui le meilleur de l’animal : des aptitudes émotionnelles et affectives étonnantes. Pour sauver l’homme de sa violence, la culture ne devrait pas le couper de la nature, mais l’inviter à retrouver en lui sa nature et ses émotions animales, pas toujours aussi féroces qu’on ne l’imagine.

Par ailleurs, dans un monde où l’intelligence artificielle explose, la question de notre spécificité d’espèce humaine se pose. Nous y arriverons en approfondissant le recours à nos aptitudes émotionnelles et empathiques, qu’à ce jour les robots ne possèdent pas. Par un ironique retour de l’Histoire, «l’être humain, après s’être souvent cru complétement différent des animaux qu’il méprisait, trouve, dans l’émotion animale qu’il porte en lui, un antidote à la robotisation et à la mécanisation qui le guettent»*.

Cette connivence nous emmène également du côté archaïque de l’animal totem, un double protecteur et spirituel. Je rentre tout juste de Colombie ; impressionnée par les nombreuses rencontres animalières et les sculptures précolombiennes de San Agustin – totem entremêlant bêtes et humains – je m’interroge de plus en plus sur la relation homme/animale et le principe de coexistence.

Je m’empare de cette dualité, ou plutôt cette union à retrouver, en jouant avec le double de toujours : notre ombre ; ou en entrelaçant nos squelettes ; ou encore en changeant de peau… Bref, les jeux sont multiples, les techniques utilisées aussi. Je vous invite à vous plonger dans un monde quelque peu surréaliste mais pour mieux toucher notre réalité commune.

Alors, arrêtons de faire l’autruche, prenons le taureau par les cornes pour rugir de plaisir, rire comme une baleine, être copain comme cochon et lâcher quelques larmes de crocodiles dans un chemin de réconciliation avec notre merveilleuse part animale.

*Georges Chapouthier : neurobiologiste, philosophe, poète et écrivain français – directeur de recherche émérite au CNRS, spécialisé en neuroscience
*Dossier “Nature & culture, les deux ensemble” dans la revue LECTURES.CULTURES n°25, novembre-décembre 2021
Accès au dossier de présentation du projet d’exposition :
https://sybillem.com/dossier-dexposition-la-part-animale/

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